jeudi 30 juillet 2009

Quelques objets rares du sondage

Les travaux effectués sur le sondage (carré Z 44) ont révélé, parmi le mobilier régulièrement mis au jour (amphores, autres céramiques, etc.), quelques objets aussi intéressants qu'inattendus. Nous avons notamment découvert, au sein des diverses couches stratigraphiques de ce carré, deux brosses, une hâche encore emmanchée ainsi qu’une petite boîte en bois (pyxide).




(Bol caréné en paroi fine de bétique avec décoration réticulé, mayet 38-b, environ 30-100 ap. jc)





Ce sondage nous permet d'observer la succession des dépôts sédimentaires recouvrant et entourant l'épave. La première couche (couche supérieure) est composée essentiellement de sable fin contenant de nombreux objets à la fois antiques et modernes. La couche 2 se caractérise par une faible épaisseur d'argile constituée de coquillages et d'algues tandis que la couche 3, également constituée d'argile, est beaucoup plus dense que la précédente et a pu être dégagée sur environ 50 cm d'épaisseur. La couche suivante n'a pas encore été atteinte.



La première des deux brosses a été découverte dans le fond d'un pot ; ce dernier est situé à l'interface des couches 2 et 3, au milieu du sondage. De forme carrée, la brosse se compose d'une base en bois d'un centimètre d'épaisseur environ, percée de petits trous dans lesquels sont inserrés des faisceaux de fibres traversant le bois de part et d'autre. L'un des côtés, pris dans la couche 2, est extrêmement bien conservé.



Dans la couche 3, une seconde brosse aux caractéristiques similaires a été trouvée le dernier jour de l'opération. Ces deux fragments retrouvés dans des couches et des emplacements différents correspondent vraisemblablement à deux individus.





Ces brosses peuvent être rapprochées d'exemplaires semblables trouvés sur le site de Vitudurum à Holtz (Suisse) à la période gallo-romaine.



La boîte en bois, de forme ovale, d'environ 6 cm sur 4 cm pour une hauteur de 3 cm, a aussi été retrouvée dans la couche 2. Celle-ci se compose d'un fond en bois de résineux d'environ un centimètre d'épaisseur et d'une paroi très fine, sans doute de l’écorce (de bouleau ?). Ces deux éléments sont assemblés par recouvrement à l'aide d'une ligature végétale.




Une autre boite en bois a été découverte dans le carré A43 mais ne présente pas les mêmes caractéristiques : sa paroi est plus épaisse avec une base arondie et une hauteur d'environ 6 centimètres.





Enfin, la hâche, qui a été retrouvée dans la couche 2, est constituée d’une lame en fer et d'un manche en bois. Celui-ci est toujours placé à l'intérieur de la douille où il a été bloqué à l’aide d’un coin en bois encore en place.



Laurent Claquin, Kevin Quillon.

jeudi 23 juillet 2009

La poursuite du dégagement de la partie centrale du chaland a réservé bien des surprises à l’équipe de fouille




En effet, nous nous attendions plutôt à découvrir, dans cette zone centrale du chargement, la suite homogène des quatre couches de pierres à l’image de celles découvertes les années précédentes. Il n’en est rien, puisque c’est un tout autre type d’environnement qui a finalement été mis au jour, révélant à la fois du matériel archéologique et des particularités architecturales d’un grand intérêt. La découverte de ces éléments est la conséquence directe de la présence dans la partie présumée centrale du chaland d’un espace laissé vide au milieu de la cargaison de pierres. Cette dépression au centre du caisson (courant sur toute la largeur du chaland sur près d’un mètre en longueur) contenait au moment de la fouille deux ensembles distincts : d’une part du matériel céramique varié appartenant sans aucun doute au dépotoir portuaire antique entourant l’épave et piégé dans cet espace laissé libre dans l’épave, d’autre part un ensemble de matériels divers pouvant être mis en relation avec l’embarcation et son fonctionnement au moment du naufrage.












Les éléments en relation avec l’épave (retrouvés au contact même du bois du plancher de cale, ou encore scellés dans une couche argileuse permettant d’en déterminer la contemporanéité avec l’épave) sont essentiellement d’ordre organique. Ont ainsi été découverts divers fragments relevant de la vannerie mais aussi de la corderie. Concernant les (nombreux) morceaux de cordages, leur position ainsi que leur conservation ne permettent pas, à ce jour, d’identifier clairement leur rôle quant au maintient du chargement ou encore quant au fonctionnement du navire. A côté de ceux-ci, sont aussi apparus deux éléments très particuliers : un morceau conséquent d’osier tressé (30 cm x 15 cm, de forme triangulaire) vestiges d’un panier ou d’un revêtement d’amphore de type Gauloise (4 ?) ainsi qu’une natte d’un centimètre d’épaisseur dont un fragment rectangulaire de 50 cm x 20 cm a pêtre conservé.












C'est grâce à la mise en place d'un protocole de prélèvement sérieux et suivi que ces pièces délicates et fragiles vont pouvoir trouver le chemin de la conservation au sein du Musée départemental Arles antique. Après numérotation et photographie, chaque vestige en matéiau périssable a été prélevé à l'aide d'une plaque en PVC servant de support à un bandage de gaze. Une fois immobilisés dans leur cocon, les vestiges ont été transportés dans une caisse pleine et fermée qui pouvait ragagner ainsi le quai en toute sécurité.






C’est sous cette natte (à proximité du bois et donc en relation avec l’épave) qu’est apparu l’un des plus beau objet jusqu’ici découvert sur l’épave Arles-Rhône 3 : une céramique décorée de forme circulaire présentant un réservoir d’huile ainsi qu’une vingtaine de becs semblables à ceux des lampes à huile romaines traditionnelles. Nul doute que cette étonnante découverte fera prochainement à elle seule l’objet d’un commentaire plus détaillé sur ce blog. A suivre….















Pour finir, les investigations sur l’architecture navale ne sont pas restées vierges de résultats puisque l’espace vide de cargaison semble devoir être mis en relation avec des marqueurs d’aménagements transversaux (baux ou simples planches de pont) observés à proximité de la dépression.
Si la stratégie générale de fouille s’en trouve fortement perturbée, les futures conclusions finales semblent trouver avec ces nouvelles découvertes de riches pistes de développement.



Pierre Poveda, Sandra Greck

mercredi 22 juillet 2009

Les objectifs de la campagne 2009

Equipement d'un plongeur avant sa mise à l'eau



En ce qui concerne la fouille, l’équipe se concentre actuellement sur la partie centrale de l’épave qui correspond à la zone de chargement du bateau. Constituée de blocs de pierre calcaire disposés sur au moins 4 couches, l’étude de la cargaison (en terme de volume, de tonnage…) fait partie des objectifs de la fouille de cette année. L’équipe s’emploie donc à dégager les pierres sur une tranchée de 2 m sur 2, 50 m afin de les compter. A partir de cet échantillonnage et de la densité relative des pierres (donnée fournie par les géologues), nous serons en mesure d'évaluer le poids de la cargaison en fonction du volume total occupé par celle-ci.



Nettoyage d'une pierre de la cargaison à l'aide d'un aspirateur de sédiments


Une fois les pierres enlevées, la fouille portera alors sur l’étude de l’architecture navale de l’embarcation. La planimétrie (relevé en plan) du plancher de cale, constituée de planches amovibles, sera alors complétée. Ces planches pourront ensuite être enlevées et déposées à terre afin d’y être mieux étudiées (croquis, mesure, échantillonnage de bois pour les analyses dendrologiques…). Leur prélèvement permettra par ailleurs d’accéder à la structure primaire de l’embarcation, soit le fond, constitué d’un fond plat (la «sole») que recouvrent les pièces transversales (les «membrures»), et les flancs constitués de chaque côté d’un demi-tronc d’arbre en sapin que surmontent des planches de surélévation conservées, pour le côté tribord, jusqu’au plat-bord.


Vue en plan du carroyage 2009 et du relevé de l'épave

L’ensemble du bateau jusqu'à ce jour découvert, depuis l'extrémité arrière déjà étudiée en 2006 et 2007 jusqu'à la partie centrale, fera également l’objet d’une campagne d’échantillonnage destiné à des analyses dendrochronologiques. Portant sur toutes les pièces de structure de l’embarcation, ces analyses ont pour objectif de compléter l'identification des essences de bois déjà bien avancée depuis le début des recherches sur l'épave. L'échantillonnage se concentrera sur les éléments architecturaux constituant la charpente transversale afin de permettre la progression des analyses dendrochronologiques dont le double objectif est d'approcher la date de construction du navire (possible grâce au chêne à feuillage caduque utilisé exclusivement dans cette partie inférieure de l'embarcation) ainsi que de poursuivre l'étude de la mise en oeuvre du matériau (définition de la qualité et de la quantité de bois utilisé).

Vue de la cloison interne coté tribord protégeant le flanc
sumonté de trois planches de surélévation

Parallèlement à ce travail qui porte sur l’étude du bateau même, un sondage est conduit dans la partie centrale de l’épave, du côté de la berge. Correspondant à un carré de 2 m de côté (Z44 sur le plan), ce sondage a pour objectif d’étudier le contexte stratigraphique du dépotoir portuaire au sein duquel l'épave s'intègre. C’est de là que proviennent l'une des deux pièces de monnaie présentées dans les pages précédentes de ce blog.


Remontée sur le quai d'une caisse de matériel archéologique

La fouille avance donc sur tous les fronts et a reçu la visite, ce mardi 21 juillet, du directeur du Centre Camille Jullian (Université de Provence – CNRS), Dominique Garcia, accompagné de Marie-Brigitte Carre, directrice adjointe, et de Véronique Blanc-Bijon, également membre du même laboratoire. Une équipe d’une dizaine de personnes du musée Arlaten, travaillant sur la thématique du Rhône sous tous ses aspects, a également été reçu ce même jour sur la fouille. Tous ont pu bénéficier d’une visite guidée particulière du site grâce au système audiovisuel embarqué par les archéologues sous l’eau.

De gauche à droite : S. Marlier, M.-B. Carre, D. Garcia et V. Blanc-Bijon

Sabrina Marlier, Sandra Greck

mardi 21 juillet 2009

Les monnaies

Sesterce
Atelier de Rome : 85 apr. J.-C. 2ème série (avril-octobre ?)




IMP CAES DOMIT AUG GERM COS XI CENS POT P P


Tête laurée de Domitien à droite, avec l’égide
SC à l’exergue
Domitien debout à droite en toge, serrant la main d’un soldat qui se trouve devant lui ; entre eux un autel ; à droite, deux soldats dont l’un tient une enseigne, l’autre une lance et un bouclier ; en arrière-plan, un autre soldat tenant une enseigne.





Sesterce
Atelier de Lyon : émission de 67 apr. J.-C.




IMP NERO CAESAR AUG P MAX TR P P P tête laurée de Néron à gauche ; globe.


Cérès voilée et drapée, assise à gauche et posant les pieds sur un tabouret : elle tient des épis dans la main droite et une torche dans la gauche ; debout devant elle, l’Annone, la main droite sur la hanche, tient une corne d’abondance dans la main gauche. Entre les deux, un autel orné de guirlandes, sur lequel un modius est placé ; à l’arrière-plan, la poupe d’un navire.


David Djaoui

Déesse-mère

Figurine en terre cuite moulée
Atelier inconnu
Arles ; Rhône ; épave AR 3 ; 2009 (CCJ-CNRS, Arkaeos)
Période flavienne (?)
Céramique, pâte calcaire grise fruste avec traces d’engobe blanc ; œuvre moulée creuse
h. 14 ; l. 5 ; ép. 3,8





Cette déesse de l’abondance se tient debout avec, à sa droite, une corne d’abondance. Contrairement à la déesse mère trouvée en juillet 2008 dans la même zone, cette figurine présente des formes émoussées difficilement descriptibles.
La découverte d’une deuxième figurine située au sein d’un même carré de fouille peut surprendre. Doit-on assimiler ces figurines à des ex-voto jetés dans le Rhône ? (1ère hypothèse) Il est extrêmement délicat de répondre à une telle question car des milliers de caisses de marchandises ont été transférés des bateaux antiques sur les quais romains. Aussi, une simple erreur de manutention aurait pu projeter un lot de statues dans les eaux du Rhône (2ème hypothèse). Les deux figurines inventoriées présentent toutefois une pâte similaire, qualifiée de non blanche et très différente des productions du centre de la France. L’enquête sur la répartition des découvertes des statues en terre cuite, menée sur le quart sud-est de la France par Catherine Josien-Fau, a permis d’identifier deux pôles : Arles/Saint-Rémy/Vaison et Lyon/Vienne (Josien-Fau 1993, p. 191-195). La découverte sur Arles d’une autre figurine marquée ARELA (conservée au Musée Borély) pourrait enfin indiquer l’existence d’un atelier local (3ème hypothèse).
David Djaoui

dimanche 19 juillet 2009

Première découverte...



Au cours de l'une des premières plongées de dévasage-nettoyage sur Arles-Rhône 3, Émilien voit apparaître devant le flexible de la suceuse à eau (aspirateur de sédiment) une petite statuette en terre cuite ! Délicatement remontée à la surface par le plongeur, elle est immédiatement prise en charge par la restauratrice du chantier, Ethel. Premier geste de conservation-préventive, la statuette est ré-immergée dans un récipient adapté à sa taille avec de l'eau douce et rangée à l'ombre.


Ainsi protégée, elle peut être examinée par les archéologues et plus particulièrement par le céramologue (spécialiste de la céramique) du Musée départemental, David. Dans l'attente d'études plus approfondies, la statuette peut être pour l'instant identifiée comme une divinité gallo-romaine tenant une corne d'abondance. Mais ce n'est pas tout ! Cette statuette d'une quinzaine de centimètres nous rappelle également une découverte de la campagne précédente. En effet, une statuette identifiée comme étant une déesse-mère, a été trouvée dans un sondage attenant à l'épave Arles-Rhône 3 lors de la campagne 2008.



Passée l'excitation de la première découverte, la statuette prend alors la direction du Musée départemental Arles antique, qui accueille notre « base arrière ». Dans la continuité des gestes de conservation préventive, la statuette est lavée, sans trop la frotter, le but n'étant pas de lui redonner sa couleur originelle, qui est de toute façon altérée par un séjour de près de deux millénaires dans le Rhône. Puis elle est mise à sécher lentement à l'ombre. Elle trouve finalement sa place dans une boîte appropriée au stockage, protégée par de la mousse, avant d'être rangée en attendant son étude plus complète et qui sait de se retrouver plus tard dans l'une des vitrines du Musée départemental... Mais ceci est une autre histoire !

Julien Dez

jeudi 16 juillet 2009

Première présentation au public du site Arles-Rhône 3

Nous avons reçu dans l'après-midi une soixantaine de personnes à l'occasion de la première présentation de l'épave. David Djaoui et Sandra Greck (deux des trois co-responsables d’opération), Julien Dez (archéologue) et Ethel Bouquin (conservatrice-restauratrice) ont expliqué le déroulement et les objectifs de la fouille. Conditions de plongée, méthodologie, archéologie navale, céramologie et dendrologie ont été abordées par ces différents acteurs au sein d'une présentation plus que jamais pluridisciplinaire.


David Djaoui (au premier plan)

Sandra Greck


Le public a également pu suivre en direct sur trois écrans LCD l'avancée de Jean-Luc Verdier (Chef d'Opération Hyperbare), équipé d'une caméra embarquée, dans les eaux obscures du Rhône. Les images ont dévoilé pour la première fois les structures d'une épave de plus de 2000 ans au sein des vestiges du dépôt portuaire d’Arelate composés d'amphores, de céramiques et d’autres déchets modernes (voiture, caddie de supermarché, etc.).
En fin de visite, le public a pu assister au levage d'une caisse de matériel archéologique à l'aide d'un parachute suivi d'une première analyse de David Djaoui.




Remonteé à bord d'une caisse de matériel archéologique


Nous sommes heureux d'avoir accueilli une foule déjà nombreuse pour ce premier après-midi de médiation culturelle et vous donnons rendez-vous les mercredis 22 et 29 juillet pour une nouvelle visite du site.
Laurent Claquin, Florian Louis Torres

mardi 14 juillet 2009

Présentation de l'épave Arles-Rhône 3 au grand public et mise en ligne de la plaquette du site


Comme lors de la campagne de fouille 2008, les mercredis après-midi sont consacrés à la présentation du site Arles-Rhône 3 au grand public. Toute l'équipe est heureuse de vous accueillir dès ce mercredi 15 juillet à 14 h. Rendez-vous sous le pont de la nationale 113, à Trinquetaille, rive droite, sur le quai Kalymnos (ancien Quai de la gare maritime) pour une visite d'une heure environ. Au programme, présentation de l'épave, du contexte et du travail des archéologues ainsi que de quelques objets découverts sur le site. Une nouveauté de taille cette année, il sera possible de voir l'épave depuis la terre ferme, grâce à une mini caméra embarquée par un plongeur, les images et le son seront retransmies sur écran ! Pour ceux qui ne peuvent pas être présents demain, d'autres visites auront lieu les mercredis 22 et 29 juillet 2009 toujours à 14h. En attendant de vous rencontrer, voici la plaquette de présentation du site. A bientôt !

L'équipe de fouille

cliquer sur l'image pour télécharger la plaquette

lundi 13 juillet 2009

C’est sur les berges arlésiennes du Rhône qu’a débuté depuis bientôt dix jours la deuxième campagne de fouille programmée sur l’épave Arles-Rhône 3.

Découverte en 2004 lors d’une prospection dans les fonds du fleuve, l’épave de ce chaland romain a tout de suite retenu l’attention des archéologues. Tout d’abord expertisée, l’épave fait l’objet, depuis 2008, d’un plan triennal de recherches devant aboutir à l’étude exhaustive du bateau et de son environnement nautique. La fouille est ainsi codirigée tous les ans par David Djaoui (archéologue, spécialiste de l’étude des céramiques, Musée départemental Arles antique), Sandra Greck (archéologue, spécialiste de l’étude du bois, Arkaeos) et Sabrina Marlier (archéologue, spécialiste d’archéologie navale antique, Arkaeos). L’équipe, composée d’une dizaine de personnes, regroupe aux côtés des responsables d’opération des spécialistes de la plongée (Jean-Luc Verdier, Chef d’Opération Hyperbare), des archéologues (Julien Dez, spécialisé en archéologie navale et en dendrologie), une conservatrice-restauratrice, responsable de la conservation préventive du mobilier archéologique (Ethel Bouquin, Arkaeos), une photographe (Christine Durand, CCJ), une dessinatrice (Assia Veleva, Arkaeos), des étudiants en archéologie dans différents domaines (archéologie navale : Émilien Afane, Université Paris I, Pierre Poveda, Université Aix-Marseille I-CCJ, Marion Wanègue, Université Aix-Marseille I), céramologie (Laurent Claquin, Université Aix-Marseille I) et histoire maritime (Kévin Quillon, Université Aix-Marseille I) et également de simples plongeurs amateurs ou intéressés par l’archéologie subaquatique (Géraldine Parodi, GRASM, Amandine Perrier, Université Aix-Marseille I, Florian Louis Torres, IUT Arles).


La fouille est conduite par l’association Arkaeos et reçoit le soutien et l’appui de différents partenaires scientifiques. Ainsi, l’équipe collabore très étroitement avec le Centre Camille Jullian, laboratoire d’archéologie méditerranéenne et africaine basé à Aix-en-Provence (CCJ, Université Aix-Marseille I-CNRS) qui, outre l'implication de trois de ses membres aux campagnes de fouille (Christine Durand, photographe permanente de l'équipe, Vincent Dumas, topographe et Pierre Poveda, doctorant, allocataire au CCJ), permet l’exploitation, au sein de ses bureaux, de toutes les données de fouille en architecture navale ainsi que le traitement de la documentation photographique et graphique. L’Institut Méditerranéen d’Écologie et de Paléoécologie (IMEP, Université Paul Cézanne, CNRS) participe également au traitement et à l’exploitation des données en mettant à disposition de Sandra Greck ses locaux situés à l’Europôle de l’Arbois à Aix-en-Provence, ainsi que ses outils d’analyse pour mener à bien son étude xylologique et dendromorphologique. Frédéric Guibal, chercheur à l’IMEP, se charge quant à lui des analyses dendrochronologiques des bois de l’épave. Toujours au sein de l’IMEP, Valérie Andrieu Ponel s’occupe des études palynologiques. Les études géomorphologiques et sédimentologiques du site sont conduites par Claude Vella, du Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement (CEREGE, Université Paul Cézanne). Enfin, l’étude géologique des blocs de pierre de la cargaison est assurée par Philippe Bromblet, du Centre Interrégional de Conservation et de Restauration Préventive (CICRP, Marseille) et Lise Leroux, Centre des Monuments Nationaux (Paris).


Sabrina Marlier (Arkaeos)


Sur le plan matériel, logistique et financier, la campagne de fouille reçoit par ailleurs l’appui d’un certain nombre de partenaires au premier rang desquels se trouvent des institutions publiques avec le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines (DRASSM, Ministère de la Culture, Marseille) et le Musée départemental Arles antique (MDAA, CG13, Arles). Le premier permet l’existence même de la fouille en octroyant une subvention conséquente. Le second met à disposition de l’équipe le matériel nécessaire à l’ensemble des travaux, un véhicule et des locaux au sein du musée qui constituent une base de travail à terre avec l’ensemble du matériel informatique, des tables à dessin, un studio photo et un espace réservé à la conservation préventive et à l’inventaire. Par ailleurs, le MDAA assure également les coûts concernant d’éventuelles restaurations. La Ville d’Arles, autre partenaire public, soutient également la fouille en permettant l’accès à l’ensemble des membres de l’équipe au restaurant inter-administratif municipal pour le déjeuner.



Parmi les partenaires privés, on compte le Groupement de Recherches Archéologiques Sous-Marin (GRASM), le Lion’s Club d’Arles ainsi que l’entreprise Strati-Concept. Club de plongée marseillais dépendant de la Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM), le GRASM met ainsi à disposition de la fouille des masques faciaux sous-marins, du matériel de plongée individuel et le matériel d’oxygénothérapie de secours réglementaire. Le Lion’s Club, quant à lui, nous a permis l’achat de deux phares sous-marins. Enfin, l’entreprise Strati-Concept, spécialisée dans le matériel de travail en archéologie, nous a fourni un système audiovisuel (mallette et caméra vidéo). Présentant sans aucun doute des avantages indéniables en terme de communication et de sécurité pour la réalisation de travaux sous-marins (relevés d’architecture, bathymétrie, etc.), ce système est aussi un formidable moyen de médiation pour amener le public au cœur même de l’épave et de la fouille.



Ainsi, lors des visites du chantier prévues dès le 15 juillet tous les mercredis à 14h00 sur les berges du Rhône, les visiteurs pourront profiter de ce formidable moyen de communication pour échanger directement avec les archéologues au fond de l’eau. Cette visite guidée un peu particulière sera accompagnée de présentations spécifiques par les archéologues sur les céramiques retrouvées sur l’épave, le type de bateau auquel correspondait cette épave Arles-Rhône 3, le bois utilisé pour le construire ainsi que les méthodes de conservation préventive du mobilier archéologique mises en œuvre sur le chantier. Et pour ceux qui ne pourraient pas se rendre aux visites, le blog devrait être régulièrement mis à jour pour vous permettre de suivre au mieux le chantier, son organisation et ses découvertes…

nb : Toutes les photographies présentées dans le blog sont, sauf mention contraire, de Christine Durand (CCJ/CNRS)

Sabrina Marlier