lundi 18 janvier 2010

Bonne Année 2010 !


Voici une nouvelle année qui commence et, avec elle, ses vœux, ses ambitions et ses résolutions !!

Un grand merci tout d’abord à toute l’équipe de terrain pour sa collaboration à cette campagne de fouille 2009 qu’elle a rendu possible, agréable, motivante et enrichissante ! Nous vous souhaitons à tous une excellente année et espérons vous revoir peut-être en 2010 dans ces eaux si attrayantes du Rhône…

De gauche à droite, en haut : Laurent Claquin, Florien Louis Torres,
Amandine Perrier, Kevin Quillon, David Djaoui, Julien Dez, Marion Wanègue,
et, en bas : Pierre Povéda, Jean-Luc Verdier, Sandra Greck, Ethel Bouquin
Photographe : Christine Durand
(absents : Emilien Afane, Sabrina Marlier, Géraldine Parodi)

L’année 2009 s’est terminée sur une bonne note de labeur avec le 2e rapport de fouille programmée du chaland gallo-romain Arles-Rhône 3 rédigé à l’automne et qui a rassemblé pas moins de neuf auteurs (archéologues, paléo-environnementalistes, numismate).

Ces résultats seront présentés très prochainement lors de la 1ère Rencontre d’Archéologie Fluviale du BAssin Rhône-Saône le 6 mars à Lyon où une conférence sera donnée par Sabrina Marlier, Sandra Greck et David Djaoui (programme à venir). Une deuxième conférence donnée par David Djaoui et Sabrina Marlier sur « l’exposition Le Rhône pour mémoire : de l’épave Arles-Rhône 3 à Mark Dion » aura lieu à Istres, cinéma le Coluche, le 23 février à 18h30.

Les recherches se poursuivront cette année, toujours au mois de juillet, avec pour principal objectif de continuer l’étude de l’architecture de la partie centrale du chaland ainsi que l’échantillonnage des pièces de bois destinées à l’analyse dendrologique. Un sondage est également prévu au-dessus de l’extrémité du chaland située en amont afin d’étudier le contexte stratigraphique et les aménagements internes de cette partie du bateau.

Alors, rendez-vous dans quelques mois pour de nouvelles fouilles...

Amicalement,

Sandra Greck, David Djaoui et Sabrina Marlier

samedi 8 août 2009

Le chantier de la deuxième campagne de fouille programmée sur l’épave Arles-Rhône 3 s’est achevé ce vendredi 31 juillet 2009



Un mois de fouille, c’est toujours bien trop court et c’est avec regret que nous avons procédé à la fermeture du site jeudi de la semaine dernière. Pour protéger l’épave et la retrouver intacte l’année prochaine, nous l’avons recouverte, comme l’année passée, par une toile géotextile sur laquelle nous avons réparti une cinquantaine de sacs remplis de sable. Le Rhône fera ensuite le reste du travail en apportant des sédiments qui finiront de recouvrir et de protéger intégralement l’épave.



Mise à l’eau des sacs de sable avant leur répartition sur le site pour la protection de l’épave

(photo S. Greck/Arkaeos)



Le travail sur l’épave s’est en réalité achevé mercredi 29 avec les derniers relevés d’architecture navale (planimétrie du plancher de cale et coupes transversales) réalisés par Pierre, Julien et Marion.


Jean-Luc confectionne une nouvelle barre de relevé verticale

(photo S. Greck/Arkaeos)



Pierre prépare les barres de relevé architectural

(photo S. Greck/Arkaeos)



Julien prépare une planchette de relevé plastifiée

(photo S. Greck/Arkaeos)


Sandra a pu de nouveau procéder au prélèvement d’échantillons de bois en privilégiant cette fois les pièces de la sole et de la charpente transversale de la partie arrière du bateau. Ces échantillons seront très prochainement analysés en laboratoire (à l’IMEP) en collaboration avec Frédéric Guibal.


Prélèvement à la scie égoïne d’un échantillon de bordé monoxyle de transition tribord

(photo C. Durand/CCJ-CNRS)


Des prélèvements d’autres natures ont été effectués cette année. Notamment, un échantillon supplémentaire de matériau d’étanchéité était nécessaire afin de contribuer à affiner les résultats de l’analyse palynologique menée par Valérie Andrieu-Ponel (IMEP) et permettre aussi de déterminer la nature des matériaux employés grâce à l’analyse de Fabienne Médard.


Identification et isolation des échantillons après prélèvement sous l’eau

(photo C. Durand/CCJ-CNRS)


Au final, et même si tous les objectifs de la campagne de fouille n’ont pas pu être atteints comme nous l’espérions, nous sommes pleinement satisfaits de cette mission qui nous a réservé bien des surprises. La fouille s’est en effet déroulée dans de très bonnes conditions (assez bonne visibilité, faible courant…) et le sondage a fourni une grande quantité de matériel qui va maintenant être dessiné par Assia Veleva puis étudié et conditionné au musée départemental de l’Arles antique par David Djaoui, assisté de Laurent Claquin. Cette étude nous permettra de mieux situer encore notre épave dans le dépôt portuaire du Ier s. apr. J.-C. Du point de vue de l’architecture navale, l’exploitation des données de fouille (croquis, relevés, observations…) par Pierre Poveda et Sabrina Marlier devrait nous permettre de mieux appréhender la partie centrale de ce bateau et ses aménagements intérieurs.


Pierre met au propre le relevé de la planimétrie du plancher de cale

(photo S. Greck/Arkaeos)


Enfin, les échantillons de bois prélevés par Sandra Greck vont permettre de favoriser, par leur analyse dendrochronologique, la détermination de la date de construction de l’embarcation et, par leur analyse dendromorphologique, d’enrichir les données acquises concernant l’économie du matériau exploité pour les besoins de cette construction.

Menées en parallèle, toutes ces études ont pour finalité d’appréhender l’épave sous tous ses aspects afin de mieux connaître ce chaland gallo-romain naufragé dans les eaux du Rhône il y a 2 000 ans.

Une dernière campagne de fouille est programmée l’année prochaine et, à son issu, il est prévu de publier l’ensemble de notre étude dans une monographie consacrée à Arles-Rhône 3. En attendant, sachez que vous pourrez retrouver notre épave dans l’exposition qui sera consacrée dès l’automne à César, le Rhône pour mémoire au Musée départemental de l’Arles antique (www.arles-antique.cg13.fr/mapa_cg13/r05_expos/ 050101.htm). Dans ce cadre, un petit film 3D réalisé par des étudiants de Supinfocom (Arles) et présentant une hypothèse de restitution de notre chaland sera diffusé en continu. Un film documentaire de 52’ réalisé par Mathieu Pradinaud sera également projeté de façon hebdomadaire dans l’auditorium du musée (programme de l’exposition bientôt disponible sur le site Internet du musée). Ce film montrera essentiellement les travaux de la fouille en 2008, quelques séances de travail en laboratoire réalisées ensuite, ainsi que des images de la campagne de 2009 lors de laquelle Mathieu est venu nous rendre visite.


Mathieu découvre et filme les objets découverts en 2009 que lui présente Ethel

(photo S. Greck/Arkaeos)


Enfin, sachez que Sabrina Marlier, Sandra Greck, Frédéric Guibal et Valérie Andrieu-Ponel présenteront une communication sur l’épave Arles-Rhône 3 dans un colloque international d’archéologie navale qui aura lieu à Istanbul en octobre prochain (www.isbsa.org/info.htm). Et nous continuerons, comme nous l’avons fait tout au long de l’année, et de façon encore plus accentuée avec nos médiations du mercredi tout au long de ce mois de juillet (près de 400 visiteurs !), à présenter notre travail et les résultats de notre étude au travers de conférences grand public dans la région (pour vous tenir informé, rendez-vous sur www.arkaeos.fr).

Pour conclure cette dernière page de blog, nous tenons finalement à remercier toute l’équipe de fouille dont nous vous présenterons un "trombinoscope" très prochainement, les partenaires qui nous ont soutenus (le DRASSM, le Musée départemental Arles antique, le Centre Camille Jullian, l’IMEP, le CG13, la Ville d’Arles, le GRASM, Strati-Concept, le Lion’s Club, Ibis et 2ASM) ainsi que les collaborateurs et autres chercheurs qui sont venus nous rendre visite. Enfin, nous remercions tous les visiteurs qui sont venus écouter le récit de nos recherches sur les bords du Rhône et voir évoluer en direct les archéologues-plongeurs.

à vous tous, donc, merci et à l’année prochaine.


Sabrina Marlier, Sandra Greck

jeudi 30 juillet 2009

Quelques objets rares du sondage

Les travaux effectués sur le sondage (carré Z 44) ont révélé, parmi le mobilier régulièrement mis au jour (amphores, autres céramiques, etc.), quelques objets aussi intéressants qu'inattendus. Nous avons notamment découvert, au sein des diverses couches stratigraphiques de ce carré, deux brosses, une hâche encore emmanchée ainsi qu’une petite boîte en bois (pyxide).




(Bol caréné en paroi fine de bétique avec décoration réticulé, mayet 38-b, environ 30-100 ap. jc)





Ce sondage nous permet d'observer la succession des dépôts sédimentaires recouvrant et entourant l'épave. La première couche (couche supérieure) est composée essentiellement de sable fin contenant de nombreux objets à la fois antiques et modernes. La couche 2 se caractérise par une faible épaisseur d'argile constituée de coquillages et d'algues tandis que la couche 3, également constituée d'argile, est beaucoup plus dense que la précédente et a pu être dégagée sur environ 50 cm d'épaisseur. La couche suivante n'a pas encore été atteinte.



La première des deux brosses a été découverte dans le fond d'un pot ; ce dernier est situé à l'interface des couches 2 et 3, au milieu du sondage. De forme carrée, la brosse se compose d'une base en bois d'un centimètre d'épaisseur environ, percée de petits trous dans lesquels sont inserrés des faisceaux de fibres traversant le bois de part et d'autre. L'un des côtés, pris dans la couche 2, est extrêmement bien conservé.



Dans la couche 3, une seconde brosse aux caractéristiques similaires a été trouvée le dernier jour de l'opération. Ces deux fragments retrouvés dans des couches et des emplacements différents correspondent vraisemblablement à deux individus.





Ces brosses peuvent être rapprochées d'exemplaires semblables trouvés sur le site de Vitudurum à Holtz (Suisse) à la période gallo-romaine.



La boîte en bois, de forme ovale, d'environ 6 cm sur 4 cm pour une hauteur de 3 cm, a aussi été retrouvée dans la couche 2. Celle-ci se compose d'un fond en bois de résineux d'environ un centimètre d'épaisseur et d'une paroi très fine, sans doute de l’écorce (de bouleau ?). Ces deux éléments sont assemblés par recouvrement à l'aide d'une ligature végétale.




Une autre boite en bois a été découverte dans le carré A43 mais ne présente pas les mêmes caractéristiques : sa paroi est plus épaisse avec une base arondie et une hauteur d'environ 6 centimètres.





Enfin, la hâche, qui a été retrouvée dans la couche 2, est constituée d’une lame en fer et d'un manche en bois. Celui-ci est toujours placé à l'intérieur de la douille où il a été bloqué à l’aide d’un coin en bois encore en place.



Laurent Claquin, Kevin Quillon.

jeudi 23 juillet 2009

La poursuite du dégagement de la partie centrale du chaland a réservé bien des surprises à l’équipe de fouille




En effet, nous nous attendions plutôt à découvrir, dans cette zone centrale du chargement, la suite homogène des quatre couches de pierres à l’image de celles découvertes les années précédentes. Il n’en est rien, puisque c’est un tout autre type d’environnement qui a finalement été mis au jour, révélant à la fois du matériel archéologique et des particularités architecturales d’un grand intérêt. La découverte de ces éléments est la conséquence directe de la présence dans la partie présumée centrale du chaland d’un espace laissé vide au milieu de la cargaison de pierres. Cette dépression au centre du caisson (courant sur toute la largeur du chaland sur près d’un mètre en longueur) contenait au moment de la fouille deux ensembles distincts : d’une part du matériel céramique varié appartenant sans aucun doute au dépotoir portuaire antique entourant l’épave et piégé dans cet espace laissé libre dans l’épave, d’autre part un ensemble de matériels divers pouvant être mis en relation avec l’embarcation et son fonctionnement au moment du naufrage.












Les éléments en relation avec l’épave (retrouvés au contact même du bois du plancher de cale, ou encore scellés dans une couche argileuse permettant d’en déterminer la contemporanéité avec l’épave) sont essentiellement d’ordre organique. Ont ainsi été découverts divers fragments relevant de la vannerie mais aussi de la corderie. Concernant les (nombreux) morceaux de cordages, leur position ainsi que leur conservation ne permettent pas, à ce jour, d’identifier clairement leur rôle quant au maintient du chargement ou encore quant au fonctionnement du navire. A côté de ceux-ci, sont aussi apparus deux éléments très particuliers : un morceau conséquent d’osier tressé (30 cm x 15 cm, de forme triangulaire) vestiges d’un panier ou d’un revêtement d’amphore de type Gauloise (4 ?) ainsi qu’une natte d’un centimètre d’épaisseur dont un fragment rectangulaire de 50 cm x 20 cm a pêtre conservé.












C'est grâce à la mise en place d'un protocole de prélèvement sérieux et suivi que ces pièces délicates et fragiles vont pouvoir trouver le chemin de la conservation au sein du Musée départemental Arles antique. Après numérotation et photographie, chaque vestige en matéiau périssable a été prélevé à l'aide d'une plaque en PVC servant de support à un bandage de gaze. Une fois immobilisés dans leur cocon, les vestiges ont été transportés dans une caisse pleine et fermée qui pouvait ragagner ainsi le quai en toute sécurité.






C’est sous cette natte (à proximité du bois et donc en relation avec l’épave) qu’est apparu l’un des plus beau objet jusqu’ici découvert sur l’épave Arles-Rhône 3 : une céramique décorée de forme circulaire présentant un réservoir d’huile ainsi qu’une vingtaine de becs semblables à ceux des lampes à huile romaines traditionnelles. Nul doute que cette étonnante découverte fera prochainement à elle seule l’objet d’un commentaire plus détaillé sur ce blog. A suivre….















Pour finir, les investigations sur l’architecture navale ne sont pas restées vierges de résultats puisque l’espace vide de cargaison semble devoir être mis en relation avec des marqueurs d’aménagements transversaux (baux ou simples planches de pont) observés à proximité de la dépression.
Si la stratégie générale de fouille s’en trouve fortement perturbée, les futures conclusions finales semblent trouver avec ces nouvelles découvertes de riches pistes de développement.



Pierre Poveda, Sandra Greck

mercredi 22 juillet 2009

Les objectifs de la campagne 2009

Equipement d'un plongeur avant sa mise à l'eau



En ce qui concerne la fouille, l’équipe se concentre actuellement sur la partie centrale de l’épave qui correspond à la zone de chargement du bateau. Constituée de blocs de pierre calcaire disposés sur au moins 4 couches, l’étude de la cargaison (en terme de volume, de tonnage…) fait partie des objectifs de la fouille de cette année. L’équipe s’emploie donc à dégager les pierres sur une tranchée de 2 m sur 2, 50 m afin de les compter. A partir de cet échantillonnage et de la densité relative des pierres (donnée fournie par les géologues), nous serons en mesure d'évaluer le poids de la cargaison en fonction du volume total occupé par celle-ci.



Nettoyage d'une pierre de la cargaison à l'aide d'un aspirateur de sédiments


Une fois les pierres enlevées, la fouille portera alors sur l’étude de l’architecture navale de l’embarcation. La planimétrie (relevé en plan) du plancher de cale, constituée de planches amovibles, sera alors complétée. Ces planches pourront ensuite être enlevées et déposées à terre afin d’y être mieux étudiées (croquis, mesure, échantillonnage de bois pour les analyses dendrologiques…). Leur prélèvement permettra par ailleurs d’accéder à la structure primaire de l’embarcation, soit le fond, constitué d’un fond plat (la «sole») que recouvrent les pièces transversales (les «membrures»), et les flancs constitués de chaque côté d’un demi-tronc d’arbre en sapin que surmontent des planches de surélévation conservées, pour le côté tribord, jusqu’au plat-bord.


Vue en plan du carroyage 2009 et du relevé de l'épave

L’ensemble du bateau jusqu'à ce jour découvert, depuis l'extrémité arrière déjà étudiée en 2006 et 2007 jusqu'à la partie centrale, fera également l’objet d’une campagne d’échantillonnage destiné à des analyses dendrochronologiques. Portant sur toutes les pièces de structure de l’embarcation, ces analyses ont pour objectif de compléter l'identification des essences de bois déjà bien avancée depuis le début des recherches sur l'épave. L'échantillonnage se concentrera sur les éléments architecturaux constituant la charpente transversale afin de permettre la progression des analyses dendrochronologiques dont le double objectif est d'approcher la date de construction du navire (possible grâce au chêne à feuillage caduque utilisé exclusivement dans cette partie inférieure de l'embarcation) ainsi que de poursuivre l'étude de la mise en oeuvre du matériau (définition de la qualité et de la quantité de bois utilisé).

Vue de la cloison interne coté tribord protégeant le flanc
sumonté de trois planches de surélévation

Parallèlement à ce travail qui porte sur l’étude du bateau même, un sondage est conduit dans la partie centrale de l’épave, du côté de la berge. Correspondant à un carré de 2 m de côté (Z44 sur le plan), ce sondage a pour objectif d’étudier le contexte stratigraphique du dépotoir portuaire au sein duquel l'épave s'intègre. C’est de là que proviennent l'une des deux pièces de monnaie présentées dans les pages précédentes de ce blog.


Remontée sur le quai d'une caisse de matériel archéologique

La fouille avance donc sur tous les fronts et a reçu la visite, ce mardi 21 juillet, du directeur du Centre Camille Jullian (Université de Provence – CNRS), Dominique Garcia, accompagné de Marie-Brigitte Carre, directrice adjointe, et de Véronique Blanc-Bijon, également membre du même laboratoire. Une équipe d’une dizaine de personnes du musée Arlaten, travaillant sur la thématique du Rhône sous tous ses aspects, a également été reçu ce même jour sur la fouille. Tous ont pu bénéficier d’une visite guidée particulière du site grâce au système audiovisuel embarqué par les archéologues sous l’eau.

De gauche à droite : S. Marlier, M.-B. Carre, D. Garcia et V. Blanc-Bijon

Sabrina Marlier, Sandra Greck

mardi 21 juillet 2009

Les monnaies

Sesterce
Atelier de Rome : 85 apr. J.-C. 2ème série (avril-octobre ?)




IMP CAES DOMIT AUG GERM COS XI CENS POT P P


Tête laurée de Domitien à droite, avec l’égide
SC à l’exergue
Domitien debout à droite en toge, serrant la main d’un soldat qui se trouve devant lui ; entre eux un autel ; à droite, deux soldats dont l’un tient une enseigne, l’autre une lance et un bouclier ; en arrière-plan, un autre soldat tenant une enseigne.





Sesterce
Atelier de Lyon : émission de 67 apr. J.-C.




IMP NERO CAESAR AUG P MAX TR P P P tête laurée de Néron à gauche ; globe.


Cérès voilée et drapée, assise à gauche et posant les pieds sur un tabouret : elle tient des épis dans la main droite et une torche dans la gauche ; debout devant elle, l’Annone, la main droite sur la hanche, tient une corne d’abondance dans la main gauche. Entre les deux, un autel orné de guirlandes, sur lequel un modius est placé ; à l’arrière-plan, la poupe d’un navire.


David Djaoui

Déesse-mère

Figurine en terre cuite moulée
Atelier inconnu
Arles ; Rhône ; épave AR 3 ; 2009 (CCJ-CNRS, Arkaeos)
Période flavienne (?)
Céramique, pâte calcaire grise fruste avec traces d’engobe blanc ; œuvre moulée creuse
h. 14 ; l. 5 ; ép. 3,8





Cette déesse de l’abondance se tient debout avec, à sa droite, une corne d’abondance. Contrairement à la déesse mère trouvée en juillet 2008 dans la même zone, cette figurine présente des formes émoussées difficilement descriptibles.
La découverte d’une deuxième figurine située au sein d’un même carré de fouille peut surprendre. Doit-on assimiler ces figurines à des ex-voto jetés dans le Rhône ? (1ère hypothèse) Il est extrêmement délicat de répondre à une telle question car des milliers de caisses de marchandises ont été transférés des bateaux antiques sur les quais romains. Aussi, une simple erreur de manutention aurait pu projeter un lot de statues dans les eaux du Rhône (2ème hypothèse). Les deux figurines inventoriées présentent toutefois une pâte similaire, qualifiée de non blanche et très différente des productions du centre de la France. L’enquête sur la répartition des découvertes des statues en terre cuite, menée sur le quart sud-est de la France par Catherine Josien-Fau, a permis d’identifier deux pôles : Arles/Saint-Rémy/Vaison et Lyon/Vienne (Josien-Fau 1993, p. 191-195). La découverte sur Arles d’une autre figurine marquée ARELA (conservée au Musée Borély) pourrait enfin indiquer l’existence d’un atelier local (3ème hypothèse).
David Djaoui