lundi 13 juillet 2009

C’est sur les berges arlésiennes du Rhône qu’a débuté depuis bientôt dix jours la deuxième campagne de fouille programmée sur l’épave Arles-Rhône 3.

Découverte en 2004 lors d’une prospection dans les fonds du fleuve, l’épave de ce chaland romain a tout de suite retenu l’attention des archéologues. Tout d’abord expertisée, l’épave fait l’objet, depuis 2008, d’un plan triennal de recherches devant aboutir à l’étude exhaustive du bateau et de son environnement nautique. La fouille est ainsi codirigée tous les ans par David Djaoui (archéologue, spécialiste de l’étude des céramiques, Musée départemental Arles antique), Sandra Greck (archéologue, spécialiste de l’étude du bois, Arkaeos) et Sabrina Marlier (archéologue, spécialiste d’archéologie navale antique, Arkaeos). L’équipe, composée d’une dizaine de personnes, regroupe aux côtés des responsables d’opération des spécialistes de la plongée (Jean-Luc Verdier, Chef d’Opération Hyperbare), des archéologues (Julien Dez, spécialisé en archéologie navale et en dendrologie), une conservatrice-restauratrice, responsable de la conservation préventive du mobilier archéologique (Ethel Bouquin, Arkaeos), une photographe (Christine Durand, CCJ), une dessinatrice (Assia Veleva, Arkaeos), des étudiants en archéologie dans différents domaines (archéologie navale : Émilien Afane, Université Paris I, Pierre Poveda, Université Aix-Marseille I-CCJ, Marion Wanègue, Université Aix-Marseille I), céramologie (Laurent Claquin, Université Aix-Marseille I) et histoire maritime (Kévin Quillon, Université Aix-Marseille I) et également de simples plongeurs amateurs ou intéressés par l’archéologie subaquatique (Géraldine Parodi, GRASM, Amandine Perrier, Université Aix-Marseille I, Florian Louis Torres, IUT Arles).


La fouille est conduite par l’association Arkaeos et reçoit le soutien et l’appui de différents partenaires scientifiques. Ainsi, l’équipe collabore très étroitement avec le Centre Camille Jullian, laboratoire d’archéologie méditerranéenne et africaine basé à Aix-en-Provence (CCJ, Université Aix-Marseille I-CNRS) qui, outre l'implication de trois de ses membres aux campagnes de fouille (Christine Durand, photographe permanente de l'équipe, Vincent Dumas, topographe et Pierre Poveda, doctorant, allocataire au CCJ), permet l’exploitation, au sein de ses bureaux, de toutes les données de fouille en architecture navale ainsi que le traitement de la documentation photographique et graphique. L’Institut Méditerranéen d’Écologie et de Paléoécologie (IMEP, Université Paul Cézanne, CNRS) participe également au traitement et à l’exploitation des données en mettant à disposition de Sandra Greck ses locaux situés à l’Europôle de l’Arbois à Aix-en-Provence, ainsi que ses outils d’analyse pour mener à bien son étude xylologique et dendromorphologique. Frédéric Guibal, chercheur à l’IMEP, se charge quant à lui des analyses dendrochronologiques des bois de l’épave. Toujours au sein de l’IMEP, Valérie Andrieu Ponel s’occupe des études palynologiques. Les études géomorphologiques et sédimentologiques du site sont conduites par Claude Vella, du Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement (CEREGE, Université Paul Cézanne). Enfin, l’étude géologique des blocs de pierre de la cargaison est assurée par Philippe Bromblet, du Centre Interrégional de Conservation et de Restauration Préventive (CICRP, Marseille) et Lise Leroux, Centre des Monuments Nationaux (Paris).


Sabrina Marlier (Arkaeos)


Sur le plan matériel, logistique et financier, la campagne de fouille reçoit par ailleurs l’appui d’un certain nombre de partenaires au premier rang desquels se trouvent des institutions publiques avec le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines (DRASSM, Ministère de la Culture, Marseille) et le Musée départemental Arles antique (MDAA, CG13, Arles). Le premier permet l’existence même de la fouille en octroyant une subvention conséquente. Le second met à disposition de l’équipe le matériel nécessaire à l’ensemble des travaux, un véhicule et des locaux au sein du musée qui constituent une base de travail à terre avec l’ensemble du matériel informatique, des tables à dessin, un studio photo et un espace réservé à la conservation préventive et à l’inventaire. Par ailleurs, le MDAA assure également les coûts concernant d’éventuelles restaurations. La Ville d’Arles, autre partenaire public, soutient également la fouille en permettant l’accès à l’ensemble des membres de l’équipe au restaurant inter-administratif municipal pour le déjeuner.



Parmi les partenaires privés, on compte le Groupement de Recherches Archéologiques Sous-Marin (GRASM), le Lion’s Club d’Arles ainsi que l’entreprise Strati-Concept. Club de plongée marseillais dépendant de la Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM), le GRASM met ainsi à disposition de la fouille des masques faciaux sous-marins, du matériel de plongée individuel et le matériel d’oxygénothérapie de secours réglementaire. Le Lion’s Club, quant à lui, nous a permis l’achat de deux phares sous-marins. Enfin, l’entreprise Strati-Concept, spécialisée dans le matériel de travail en archéologie, nous a fourni un système audiovisuel (mallette et caméra vidéo). Présentant sans aucun doute des avantages indéniables en terme de communication et de sécurité pour la réalisation de travaux sous-marins (relevés d’architecture, bathymétrie, etc.), ce système est aussi un formidable moyen de médiation pour amener le public au cœur même de l’épave et de la fouille.



Ainsi, lors des visites du chantier prévues dès le 15 juillet tous les mercredis à 14h00 sur les berges du Rhône, les visiteurs pourront profiter de ce formidable moyen de communication pour échanger directement avec les archéologues au fond de l’eau. Cette visite guidée un peu particulière sera accompagnée de présentations spécifiques par les archéologues sur les céramiques retrouvées sur l’épave, le type de bateau auquel correspondait cette épave Arles-Rhône 3, le bois utilisé pour le construire ainsi que les méthodes de conservation préventive du mobilier archéologique mises en œuvre sur le chantier. Et pour ceux qui ne pourraient pas se rendre aux visites, le blog devrait être régulièrement mis à jour pour vous permettre de suivre au mieux le chantier, son organisation et ses découvertes…

nb : Toutes les photographies présentées dans le blog sont, sauf mention contraire, de Christine Durand (CCJ/CNRS)

Sabrina Marlier

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