jeudi 23 juillet 2009

La poursuite du dégagement de la partie centrale du chaland a réservé bien des surprises à l’équipe de fouille




En effet, nous nous attendions plutôt à découvrir, dans cette zone centrale du chargement, la suite homogène des quatre couches de pierres à l’image de celles découvertes les années précédentes. Il n’en est rien, puisque c’est un tout autre type d’environnement qui a finalement été mis au jour, révélant à la fois du matériel archéologique et des particularités architecturales d’un grand intérêt. La découverte de ces éléments est la conséquence directe de la présence dans la partie présumée centrale du chaland d’un espace laissé vide au milieu de la cargaison de pierres. Cette dépression au centre du caisson (courant sur toute la largeur du chaland sur près d’un mètre en longueur) contenait au moment de la fouille deux ensembles distincts : d’une part du matériel céramique varié appartenant sans aucun doute au dépotoir portuaire antique entourant l’épave et piégé dans cet espace laissé libre dans l’épave, d’autre part un ensemble de matériels divers pouvant être mis en relation avec l’embarcation et son fonctionnement au moment du naufrage.












Les éléments en relation avec l’épave (retrouvés au contact même du bois du plancher de cale, ou encore scellés dans une couche argileuse permettant d’en déterminer la contemporanéité avec l’épave) sont essentiellement d’ordre organique. Ont ainsi été découverts divers fragments relevant de la vannerie mais aussi de la corderie. Concernant les (nombreux) morceaux de cordages, leur position ainsi que leur conservation ne permettent pas, à ce jour, d’identifier clairement leur rôle quant au maintient du chargement ou encore quant au fonctionnement du navire. A côté de ceux-ci, sont aussi apparus deux éléments très particuliers : un morceau conséquent d’osier tressé (30 cm x 15 cm, de forme triangulaire) vestiges d’un panier ou d’un revêtement d’amphore de type Gauloise (4 ?) ainsi qu’une natte d’un centimètre d’épaisseur dont un fragment rectangulaire de 50 cm x 20 cm a pêtre conservé.












C'est grâce à la mise en place d'un protocole de prélèvement sérieux et suivi que ces pièces délicates et fragiles vont pouvoir trouver le chemin de la conservation au sein du Musée départemental Arles antique. Après numérotation et photographie, chaque vestige en matéiau périssable a été prélevé à l'aide d'une plaque en PVC servant de support à un bandage de gaze. Une fois immobilisés dans leur cocon, les vestiges ont été transportés dans une caisse pleine et fermée qui pouvait ragagner ainsi le quai en toute sécurité.






C’est sous cette natte (à proximité du bois et donc en relation avec l’épave) qu’est apparu l’un des plus beau objet jusqu’ici découvert sur l’épave Arles-Rhône 3 : une céramique décorée de forme circulaire présentant un réservoir d’huile ainsi qu’une vingtaine de becs semblables à ceux des lampes à huile romaines traditionnelles. Nul doute que cette étonnante découverte fera prochainement à elle seule l’objet d’un commentaire plus détaillé sur ce blog. A suivre….















Pour finir, les investigations sur l’architecture navale ne sont pas restées vierges de résultats puisque l’espace vide de cargaison semble devoir être mis en relation avec des marqueurs d’aménagements transversaux (baux ou simples planches de pont) observés à proximité de la dépression.
Si la stratégie générale de fouille s’en trouve fortement perturbée, les futures conclusions finales semblent trouver avec ces nouvelles découvertes de riches pistes de développement.



Pierre Poveda, Sandra Greck

3 commentaires:

  1. bonjours,ma fille ma posez une question.
    l'objet que vous avez decouvert hier sur le chalant se ne srrais pas un lustre a huile ou un
    centre de table les de fetes.
    et ma question a moi les chalants comme celui que vous avez decouvert etais t'il construit de different essnce de bois comme les galleres ou juste dans un seul.

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  2. Bravo encore à toute l'équipe pour ce blog qui traduit une rigueur et une belle envie de transmettre une authentique information aux publics. C'est ainsi que l'archéologie doit se faire de nos jours, et le Rhône n'échappe pas à la règle ! Continuez, mais si possible sans DD... Fabrice Denise

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  3. En effet, Pascal, il s'agit d'un lustre. Nous espérons pouvoir publier une page plus longue à son sujet prochainement.
    Pour ce qui est du bois, le chaland était construit de différentes essences : le chêne pour la sole et la charpente transversale, le sapin pour les bordés de flanc, différents résineux pour les aménagements internes et le chêne pour le plat-bord.
    Merci pour ces questions.

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