mercredi 22 juillet 2009

Les objectifs de la campagne 2009

Equipement d'un plongeur avant sa mise à l'eau



En ce qui concerne la fouille, l’équipe se concentre actuellement sur la partie centrale de l’épave qui correspond à la zone de chargement du bateau. Constituée de blocs de pierre calcaire disposés sur au moins 4 couches, l’étude de la cargaison (en terme de volume, de tonnage…) fait partie des objectifs de la fouille de cette année. L’équipe s’emploie donc à dégager les pierres sur une tranchée de 2 m sur 2, 50 m afin de les compter. A partir de cet échantillonnage et de la densité relative des pierres (donnée fournie par les géologues), nous serons en mesure d'évaluer le poids de la cargaison en fonction du volume total occupé par celle-ci.



Nettoyage d'une pierre de la cargaison à l'aide d'un aspirateur de sédiments


Une fois les pierres enlevées, la fouille portera alors sur l’étude de l’architecture navale de l’embarcation. La planimétrie (relevé en plan) du plancher de cale, constituée de planches amovibles, sera alors complétée. Ces planches pourront ensuite être enlevées et déposées à terre afin d’y être mieux étudiées (croquis, mesure, échantillonnage de bois pour les analyses dendrologiques…). Leur prélèvement permettra par ailleurs d’accéder à la structure primaire de l’embarcation, soit le fond, constitué d’un fond plat (la «sole») que recouvrent les pièces transversales (les «membrures»), et les flancs constitués de chaque côté d’un demi-tronc d’arbre en sapin que surmontent des planches de surélévation conservées, pour le côté tribord, jusqu’au plat-bord.


Vue en plan du carroyage 2009 et du relevé de l'épave

L’ensemble du bateau jusqu'à ce jour découvert, depuis l'extrémité arrière déjà étudiée en 2006 et 2007 jusqu'à la partie centrale, fera également l’objet d’une campagne d’échantillonnage destiné à des analyses dendrochronologiques. Portant sur toutes les pièces de structure de l’embarcation, ces analyses ont pour objectif de compléter l'identification des essences de bois déjà bien avancée depuis le début des recherches sur l'épave. L'échantillonnage se concentrera sur les éléments architecturaux constituant la charpente transversale afin de permettre la progression des analyses dendrochronologiques dont le double objectif est d'approcher la date de construction du navire (possible grâce au chêne à feuillage caduque utilisé exclusivement dans cette partie inférieure de l'embarcation) ainsi que de poursuivre l'étude de la mise en oeuvre du matériau (définition de la qualité et de la quantité de bois utilisé).

Vue de la cloison interne coté tribord protégeant le flanc
sumonté de trois planches de surélévation

Parallèlement à ce travail qui porte sur l’étude du bateau même, un sondage est conduit dans la partie centrale de l’épave, du côté de la berge. Correspondant à un carré de 2 m de côté (Z44 sur le plan), ce sondage a pour objectif d’étudier le contexte stratigraphique du dépotoir portuaire au sein duquel l'épave s'intègre. C’est de là que proviennent l'une des deux pièces de monnaie présentées dans les pages précédentes de ce blog.


Remontée sur le quai d'une caisse de matériel archéologique

La fouille avance donc sur tous les fronts et a reçu la visite, ce mardi 21 juillet, du directeur du Centre Camille Jullian (Université de Provence – CNRS), Dominique Garcia, accompagné de Marie-Brigitte Carre, directrice adjointe, et de Véronique Blanc-Bijon, également membre du même laboratoire. Une équipe d’une dizaine de personnes du musée Arlaten, travaillant sur la thématique du Rhône sous tous ses aspects, a également été reçu ce même jour sur la fouille. Tous ont pu bénéficier d’une visite guidée particulière du site grâce au système audiovisuel embarqué par les archéologues sous l’eau.

De gauche à droite : S. Marlier, M.-B. Carre, D. Garcia et V. Blanc-Bijon

Sabrina Marlier, Sandra Greck

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